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Brevets contre marché des idées: l'innovation préfère la liberté

Quel est le meilleur allié institutionnel de l'innovation? Pour les uns, le système du brevet constitue une incitation efficace, sinon décisive. Pour d'autres, c'est plutôt la mise en œuvre d'un des principes de base de l'économie de marché, à savoir la valorisation des idées sur un marché boursier. Principaux avantages: le partage entre développeurs des bénéfices de l'invention qui reste dans le domaine public, d'où une absence de distorsion de concurrence et un encouragement à d'autres progrès. Telle est en tout cas la démonstration récente d'un groupe de chercheurs, dont un enseignant à l'EPFL(1).

Une démonstration qui mérite d'être soulignée en ces temps où certains rêvent de tout réguler, de tout corseter. De passer au malade des poumons une camisole de force, quitte à l'étouffer, plutôt que de lui fournir un masque à oxygène.

Pourquoi, en fait, les brevets qui, en théorie, permettent de recevoir en retour le fruit d'un investissement intellectuel, méritent-ils moins de considération que ne le voudraient les bureaucraties qui les gèrent?
Pour au moins quatre raisons, à charge. D'abord, parce que les brevets ne bénéficient qu'au premier déposant, à la différence des podiums sportifs.

Ensuite, parce que la coordination entre inventeurs peut se déliter, d'où une fragmentation des droits de propriété, ce qui limite les découvertes ultérieures. Et aussi parce qu'une définition précise des droits intellectuels n'est pas aisée. Enfin, parce que le monopole associé aux brevets conduit à une production sous-optimale des biens, voire à pas de production du tout.

D'où l'intérêt de tester un autre système de récompense fait d'une incitation indirecte mais large à l'innovation. Au lieu d'un détenteur unique qui encaisse les dividendes de sa découverte, mieux vaut un marché des idées qui permet à plusieurs chercheurs de négocier des parts correspondant à des composants essentiels de leurs avancées. On achète celles qui sont prometteuses, on vend celles qui n'ont pas de potentiel. De la sorte, "les inventeurs sont récompensés quand ils sont les premiers à comprendre quels items peuvent résoudre un problème d'importance" grâce à une augmentation du prix de l'action liée à leur idée. Mais ceux qui sont les seconds à comprendre sont presque aussi bien récompensés, et ainsi de suite, decrescendo.

Un marché des idées constitue aussi une forte incitation pour les chercheurs à rendre publiques leurs découvertes. But poursuivi: en faire exploser la valeur actionnariale. Et à poursuivre leurs travaux, pour de nouvelles percées ou applications.
En fait, cette proposition d'un marché des idées n'est pas un scoop absolus(2). Mais l'avantage de la démonstration expérimentale de Bossaerts et ses collègues est de formaliser sur le plan théorique cette autre façon de favoriser l'invention. Et de montrer au surplus que le marché des idées ne souffre d'aucun des inconvénients reprochés au système des brevets.

On relèvera toutefois une objection possible: le gaspillage potentiel des énergies (tout le monde se pique au jeu) impliqué par le système du marché des idées.
A vérifier par le coût comparé des inventions entre les deux systèmes. Et un obstacle presque dirimant à sa montée en puissance: l'absence du goût du risque ou de moyens financiers.
Malicieusement, les auteurs proposent de tester la validité de leur modèle sur le marché des catalyseurs pour les piles à combustible. Le platine va-t-il s'imposer? Le plus gros gain au spéculateur le mieux informé, qui pourra être un chercheur, pour autant qu'un capitaliste aventurier (venture capitalist) lui avance quelque fonds. En ces temps de déprime boursière, le rêve n'est pas interdit...

Pierre Weiss - entreprise romande - 6 mars 2009

(1)Debrah Meloso, Jernej Copic, Peter Bossaerts, Promoting intellectual discovery: patents versus markets, Science, 6 mars 2009, pp. 1335-1339.
(2)Lire A. Nuvolari, Collective invention during the British Industrial Revolution: the case of the Cornish pumping engine, Cambridge Journal of Economy, vol. 28, pp. 347-363, 2004. http//cje.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/28/3/347.


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