Victorinox rachète son rival Wenger

La situation était des plus alarmantes pour Wenger. Le sauvetage de ce fleuron de l'industrie jurassienne passait par un repreneur.

Confronté à de graves problèmes financiers, le coutelier jurassien Wenger a été racheté par son concurrent suisse Victorinox. Cette transaction permet de préserver les 150 emplois sur le site de Delémont. Les deux marques sont maintenues.

"Il s'agit du meilleur scénario possible", a estimé Jean Jacques Gunzinger, administrateur de Wenger SA, mardi lors de l'annonce de cette reprise. "Il ne s'agit pas d'une intégration, et l'avenir de Wenger comme entité indépendante est garanti". Administrateur de Victorinox, Carl Elsener a défendu l'existence des deux sites.

Le client continuera donc de trouver dans les magasins les deux couteaux suisses avec l'écusson rouge à croix blanche. Victorinox, numéro un suisse du couteau basé à Ibach (SZ), comptera au terme de cette opération 1'500 collaborateurs pour un chiffre d'affaires d'environ 400 millions de francs.

Les deux entreprises, qui cultivent la discrétion quant à leurs résultats, n'ont pas voulu dévoiler le montant de la transaction. Elles ont néanmoins expliqué que plusieurs repreneurs étaient en lice, mais sans pour autant citer de noms.

La situation était des plus alarmantes pour Wenger. Le sauvetage de ce fleuron de l'industrie jurassienne passait par un repreneur. L'exercice 2004 avait été "lourdement déficitaire" et les réserves financières étaient épuisées. Le chiffre d'affaires avait chuté de 36 % entre 2000 et 2004. Ce rachat fournit à la société jurassienne les moyens financiers nécessaires à la poursuite de ses activités et au redressement des finances. Le prochain défi à relever est le retour de la profitabilité à l'horizon de 2006. Pour y parvenir, Wenger entend repositionner ses marques et développer ses produits dérivés.

Pour Victorinox, qui exporte 90 % de sa production, ce rachat va lui permettre de renforcer sa position à l'étranger. Carl Elsener a souligné qu'ensemble, les deux entreprises étaient plus fortes pour affronter les concurrents qui veulent "abuser de l'image positive du Swiss Army Knife".

L'agefi, ATS, le 27 avril 2005