Une entreprise spécialisée dans la filtration de l'eau potable voit le jour à Domdidier.

Wamax SA, qui entame aujourd'hui ses activités, se lance dans le créneau porteur de la filtration à membranes. Ambitieux, les objectifs de développement de la start-up annoncent la création de plusieurs emplois.

Une sécurité optimale dans le traitement contre les bactéries et les virus. C'est le créneau qu'a choisi Wamax SA pour se profiler sur le marché, lucratif, de l'eau potable. Créée le 25 janvier dernier et implantée à Domdidier, cette PME entame aujourd'hui même ses activités.

En Suisse, la production annuelle d'eau potable est de 1,1 milliard de m3. Si la consommation (400 litres par jour et par habitant) recule légèrement, les exigences qualitatives augmentent. Différentes étapes de traitement sont nécessaires avant l'introduction de l'eau dans les réseaux de distribution. On recourt usuellement à une filtration au sable combinée avec un filtre au charbon actif et une désinfection à l'ozone, aux rayons ultraviolets et au chlore. Wamax propose une nouvelle technologie, la microfiltration par membranes.

Solution d'avenir

Cette approche, qui est au stade expérimental en Suisse, connaît diverses applications, notamment à Lutry. Le service des eaux de la ville de Lausanne a opté pour ce système, qui a été mis en place par l'entreprise Degrémont de Vevey.

Les avantages sont nombreux. Le plus important est la réduction du nombre de traitements pour l'élimination des germes, bactéries et virus. «Pour les stations de pompage d'Estavayer, de Portalban, de Morat, de Praz et de Port-Marly, le système à membranes réduirait les étapes qui vont jusqu'à dix», estime le chimiste cantonal Hans-Sepp Walker, qui ne cache pas que ce système est une solution d'avenir.

«Aucun autre procédé ne permet de travailler selon le besoin», ajoute Beat Wolfisberg, directeur de Wamax. L'aspect économique est également avantageux, en comparaison avec l'installation d'un filtre à sable. Ce dernier nécessite de lourdes opérations de génie civil, alors que les membranes prennent place dans une simple halle. Ce qui a permis, dans le cas de Lutry, la construction d'un local deux fois plus petit que pour une solution classique. Les frais d'exploitation sont également faibles (entre 0,1 et 0,2 kWh/m3). Le choix de la membrane nécessite toutefois une bonne connaissance de l'eau et de son comportement dans le temps. Le seul inconvénient majeur pourrait être une turbidité élevée. «Les algues risquent de boucher les pores», souligne le chimiste cantonal. «Le nettoyage se fait par un rinçage à contre-courant», répond M. Wolfisberg.

L'invention d'un valaisan

La naissance de l'entreprise Wamax SA repose sur la rencontre d'un commercial avenchois, Beat Wolfisberg, 35 ans, et d'un inventeur valaisan, Jean-Claude Leyat, 63 ans. Autodidacte, ce dernier a notamment développé le système Filtrodeep. Breveté, son produit, qui a été adopté par les stations de traitement de L'Isle (VD) et d'Arbaz (VS), ne demandait qu'à se faire connaître. Séduit par l'idée, M. Wolfisberg a décidé de développer cette opportunité commerciale. il a racheté tous les actifs, le savoir-faire, le brevet, l'outillage, le stock et l'appareil de démonstration de Jean-Claude Leyat. Accompagnée par Genilem Fribourg et guidée par la COREB, l'entreprise s'est installée dans le bâtiment anciennement occupé par MCI SA.

Pourquoi avoir choisi Domdidier ? «Le canton de Fribourg a une image bilingue, ce qui nous ouvre les portes aussi bien vers la Suisse romande qu'outre-Sarine», explique M. Wolfisberg.

Afin d'offrir des solutions globales adaptées aux besoins du client, le public cible étant les communes, Wamax entend collaborer avec différents partenaires.

L'entreprise compte pour l'heure deux employés, à savoir le directeur et le concepteur. Mais Beat Wolfisberg n'entend pas en rester là. Dans deux ans, il espère avoir atteint le seuil de rentabilité avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre du million de francs, propulsé à cinq millions dans cinq ans. Dans les objectifs figure également l'ouverture, dans 36 mois, d'une première succursale à l'étranger et ni plus ni moins que la reconnaissance en Europe de Wamax comme fournisseur de techniques pour l'eau potable.

Ccr, La Liberté, 01.02.2002