_ No 21 - printemps 2010 Print

EDITO

Economie - Théorie - Innovation

L'Homme est paresseux et ne change ses habitudes que sous la contrainte.

Les catastrophes et les ruptures sont souvent source d'innovation.

Avez-vous déjà entendu dire « J'ai tout faux ! » par un président de Banque centrale, un ministre de l'économie ou un chef d'état ? Quand un ancien directeur du Nasdaq peut tromper ses amis de la finance pendant des années et pour des milliards, on peut douter de l'honnêteté et des compétences de nos Grands Timoniers. Bravo Maddof pour cette belle démonstration.

Obnubilés par la lutte contre le communisme jusqu'en 1989, nos professeurs et théoriciens de l'économie sont restés figés. Ils tentaient de se rendre intéressants par des publications foireuses.

Sachez que Alfred Nobel a bien inventé la dynamite mais n'a jamais créé de Prix Nobel de l'Economie !

Et pour cause : le but de la Fondation Nobel est d'améliorer la condition humaine, pas de se lancer dans des spéculations hasardeuses. C'est une banque suédoise qui a créé ce faux Nobel pour véhiculer une image de sainteté de l'économie néo-classique.

Avec le concept de la main invisible qui vient corriger les marchés, il fallait trouver des ayatollahs pour imposer des croyances économiques.

Ce Prix de Sciences économiques, de la Banque de Suède, a été attribué à de nombreux économistes nuls dans leurs analyses et théories.

Aujourd'hui, il est question de supprimer cette distinction. Un lauréat du prix en 2001, Joseph Stiglitz, soutient cette tendance. En 2003, il publiait un ouvrage clair : « Quand le capitalisme perd la tête » (Fayard). Il a montré qu'il y avait des innovations financières dangereuses appelées « titrisation ». Les inventeurs de ces théories ont tenté de transformer leur profession en une science. Certains y croient encore. Les Banques centrales ont renfloué les pompes à fric. Pour les USA, c'est 1000 milliards de dollars injectés dans un système basé sur le principe : chaque matin, il y a un pigeon qui se lève. Avec la mondialisation, les Américains ont surtout trouvé les pigeons en Europe, au Japon et en Chine. Ça, nous ne le savons pas encore. Au début de cette décennie, il faut innover pour rester debout. C'est le beau côté des choses.