_ No 17 - printemps 2006 Print

C'est ... arrivé en Suisse

Anticipons !

Qui mieux qu’un inventeur sait ce qu’est l’anticipation? Les inventeurs trempent dans la prescience. L’idée doit devancer la chose. Toute invention a pour origine une idée. Pourquoi les citoyens, conscients de leurs devoirs et de leurs responsabilités, n’appliqueraient-ils pas les mêmes méthodes? En matière de politique par exemple.

Dans certains cantons, l’année 2006 sera une année électorale. Le renouvellement de plusieurs autorités sera au programme.

Pourquoi ne pas prendre les devants et anticiper? Nous avons la chance de vivre dans un pays où la majorité des habitants est apte et capable de prendre des responsabilités. Les gens intelligents foisonnent et ils sont présents dans les coins et recoins de ce pays. Malheureusement, dans la situation actuelle, une majorité rechigne à s’engager, à prendre des responsabilités. Une attitude compréhensible lorsque l’on voit dans quel état de déliquescence se trouve certaines de nos communautés publiques. Faut-il baisser les bras? Faut-il encore accorder confiance à des individus incapables d’avoir une idée, des gens qui manquent totalement de vision, des gens pour qui la «bien-pensance» fait office de livre de chevet? Doit-on laisser la bride aux partis politiques, à certains partis dont le fond de commerce est la démagogie à l’état primaire? Des partis politiques composés d’une frange de séides qui ne représentent plus qu’une poignée d’intérêts aussi égotistes et égoïstes les uns que les autres? Est-il sain de laisser braire des politiciens qui s’opposent à toute évolution et qui n’ont qu’un seul rêve: que la Suisse reste et demeure une réserve de Guillaume Tel de pacotille? Doit-on se résoudre à avoir des médias qui ne s’allaitent qu’aux discours ineptes, insipides, mensongers, trompeurs de quelques coquecigrues? Les citoyennes et les citoyens doivent-ils continuer à baisser leur pantalon devant des fantômes incultes, juste capables à la limite, de prononcer un discours lors du tir fédéral des musiques, qui plus est souvent écrit par des nègres, incapables qu’ils sont d’aligner trois phrases.

Non, notre démocratie, aussi imparfaite soit-elle, mérite mieux que cela. Le temps de la réaction n’est-il pas arrivé? Le moment de redonner à l’homme sa juste place. Le temps de revivifier les femmes, les hommes de ce pays à l’envie de croire et de créer et de retrouver un peu de lumière. Le peuple, lui seul qui a le dernier mot dans cette démocratie, doit réapprendre à certains politiciens que ce ne sont pas eux qui commandent le peuple mais que c’est le peuple qui commande aux élus.

Alors rêvons que cela soit enfin arrivé en Suisse. Les véritables acteurs vont entrer en scène. Ils ne seront plus les figurants.

Des comptes à rendre ?

Ah si les citoyens écoutaient moins les sirènes du mensonge, de la tromperie, de la veulerie, la société ne s’en porterait évidemment pas plus mal. Cette nouvelle approche favoriserait la création d’emplois, la fraternité, l’empathie et redonnerait force et vigueur.

En avant ! Préparons-nous à chercher, à convaincre et à élire des personnes formées, qui comprennent les problèmes actuels et qui les partagent. Des hommes et des femmes pragmatiques et non des théoriciennes et des théoriciens de la ploutocratie et de la langue de bois. Du travail de haut niveau et un beau programme pour les formateurs d’adultes, car tout adulte doté d’une once d’intelligence sait qu’il ne sait jamais, mais cela il le sait !

André Sprenger - Journaliste RP