_ No 16 - printemps 2005 Print

Dépenses publiques d'éducation

Éduquer ou enseigner la nuance est d'importance. La statistique fédérale parle bien d'éducation. A voir l'état des transports publics, des gares, des bords de routes et des jardins publics, on peut douter de l'effet de cette éducation. Les tonnes de déchets récoltés sur le domaine public sont certainement une anecdote pour les Directions des écoles. Parler de l'incivilité apparue dans les années 80 est ringard. Naturellement les parents sont responsables mais qui va bientôt punir les parents, si on n'ose pas punir les enfants ?

Le prix du kilo de cerveau

En 2002, la Confédération, les cantons et les communes ont investi 25 milliards de francs dans l'éducation. Ces dépenses, en progression de 7% en un an, ont bénéficié à 1,4 million d'élèves. La répartition des dépenses selon les différents degrés de formation a peu évolué de 1992 à 2002. Ainsi, près de la moitié va à l'école obligatoire, qui concentre près de 70% des élèves. Un quart est destiné au degré tertiaire et près d'un cinquième est consacré au secondaire II. Les cantons et les communes paient les 87%. la Confédération n'assumant qu'un nombre limité de tâches. Les dépenses consacrées à l'éducation représentent 18,6 de l'ensemble des dépenses publiques. L'éducation fait ainsi partie, avec la prévoyance sociale, des principaux postes de dépenses des pouvoirs publics.

En 10 ans, plus 6 milliards

Si la progression du nombre des étudiants explique en partie la progression des dépenses, d'autres facteurs y ont contribué, comme l'évolution des exigences auxquelles doivent satisfaire les différentes filières ou l'extension de l'offre de formation. Le degré secondaire II se subdivise en deux secteurs, les écoles de formation générale et les écoles de formation professionnelle. Alors que les dépenses nominales consacrées à la formation professionnelle ont passé de 2,8 milliards de francs à 3,4 milliards de 1992 à 2002 (progression de 9,5% en termes réels), les écoles de formation générale ont vu leurs ressources réelles reculer, de 7%, à 2 milliards de francs. Les dépenses nominales consacrées à la scolarité obligatoire ont progressé dans le même temps, passant de 10,3 à 13 milliards de francs, ce qui correspond à une hausse de 12% en termes réels. Parallèlement, le nombre des élèves a passé de 840'000 à 930'000 (+ I 1 %).

Investissements ou dépenses

Dans une société où le savoir est de plus en plus essentiel, l'économie est largement tributaire de l'éducation. Après avoir stagné, voire reculé au début des années 1990, les investissements dans l'éducation sont repartis à la hausse ces cinq dernières années. La statistique fait ainsi apparaître une progression des investissements dans le tertiaire de 4 à 6,2 milliards de francs, ce qui équivaut à une augmentation de 39% en termes réels. Le degré tertiaire se subdivise en trois secteurs : la formation professionnelle supérieure, les hautes écoles spécialisées, qui ont commencé à voir le jour en 1997, et les hautes écoles universitaires. (Office fédéral de la statistique, mars 1005)

De tout temps, la jeunesse a généré des jugements passionnés. Après les minijupes et les cheveux longs, sont venus les crânes rasés et les strings. Les défis en voitures, les tags, les non-violents, les communautés, les grands élans de générosités sont aussi des réalités extrêmes. Le pire et le meilleur dans la même journée. Ne cherchons pas des explications, ni des justifications. On en trouverait. (I y a 2700 ans, Hésiode poète Grec critiquait déjà la jeunesse.

Depuis 50 ans, on nous dit que le niveau de l'enseignement baisse. II devrait être, maintenant en dessous de zéro. Mais un constat est certain, l'incivilité a vraiment grimpée. Regardez les bords de route à (entrée des localités. C'est édifiant. Faut-il recycler les professionnels de l'enseignement ?