_ No 14 - printemps 2003 Print

l'innovation paye

Dans toute l'Europe, sauf en France, les machines à sous sont autorisées dans les cafés et restaurants.
En Suisse, 13 cantons acceptent ces appareils mais avec la nouvelle loi sur les casinos, le 31 mars 2005, toutes les machines basées sur le hasard seront supprimées. Pour garder ce marché, il fallait inventer un nouveau jeu, une nouvelle machine.

PROMS l'a fait !

PROMS Automates SA  à Fribourg, est une PME qui contribue fortement à l'animation du tissu économique régional. La société, fondée en 1983, est passée par des étapes assez classiques qui vont de l'idée d'entreprise, à la croissance rapide, puis à la stabilisation. Aux difficultés commerciales que rencontre toute société, dans ce marché particulier des machines à sous et des salons de jeux, il faut ajouter les difficultés administratives. Quand les législations cantonales et fédérales s'en mêlent, un chef d'entreprise, fût-il le meilleur, n'a guère de prise sur son environnement.

Un contexte difficile C'est dans cet environnement particulier que Christian Blanquet, jeune entrepreneur, pilote sa société avec souplesse pour négocier les virages avec maîtrise. En Suisse, 13 cantons seulement acceptent les machines à sous dans les cafés et restaurants. En Europe, tous les pays, sauf la France, laissent cette exploitation libre. Suite à la nouvelle loi sur les Maisons de jeux, la législation suisse interdit dès le 31 mars 2005, les machines à sous basées sur le hasard.

"C'était la mort programmée de mon entreprise et la perte de 130 emplois dans le canton de Fribourg" déclare Christian Blanquet. Dans notre pays, actuellement, il y a plus de 6000 machines en exploitation. Le chiffre d'affaires généré par cette activité permet à de nombreux établissements publics de boucler leurs comptes.

Le succès grâce à l'innovation En chef d'entreprise conscient de ses responsabilités économiques, Christian Blanquet s'est lancé dans la recherche et le développement. Afin d'adapter ses machines à sous à la nouvelle législation qui interdit les jeux de hasard hors casinos, il fallait inventer un appareil qui soit basé sur l'adresse du joueur.

Après quatre années de recherche et plus de 3,5 millions de francs d'investissements, le Super Jump 500 est né. Le plus difficile a été d'obtenir l'homologation de la Commission Fédérale des Maisons de Jeux. Depuis le 29 janvier 2003, c'est acquis. "Nous sommes la première entreprise suisse à savoir fabriquer une machine qui donne la griserie du jeu tout en se pliant à la loi qui interdit le hasard" ajoute Christian Blanquet. Les premières machines sont maintenant en exploitation dans le canton de Fribourg. Le succès suit. L'attrait du jeu et l'intérêt du gain se combinent à merveille. Les joueurs sont contents.

L'avenir sur le marché suisse Pour le canton de Fribourg, c'est plus de 1'200 machines à remplacer. Sur le plan Suisse, c'est plus de 6'000 machines mais les concurrents vont réagir. Il faudra aussi compter, dans un avenir proche, avec une ouverture des autres cantons. La loi étant fédérale, pourquoi seuls 13 cantons profiteraient de cette manne nationale. Les présidents des sociétés cantonales de Gastro-Suisse, sociétés regroupant les cafetiers et restaurateurs ont déjà fait connaître leur avis. Pourquoi ce marché des loisirs resterait-il fermé par des accords et des lois qui sont de vrais monopoles, voir des cartels? Il faudra changer des lois mais la volonté de PROMS a permis de gagner une manche grâce à l'innovation, la recherche et la prise de risques. Cette façon de travailler dans d'autres secteurs économiques devrait aussi produire les mêmes effets positifs.

www.super-jump.ch

Proms Automates SA
Case postale 475
CH 1701 Fribourg
www.proms.ch

 

Leurs avis ...

"Les machines à sous ne sont pas bien vues dans notre canton encore très conservateur. D'aucuns considèrent que ces machines mettent en péril la situation financière de personnes vulnérables et vivant déjà dans la précarité. Mais c'est un faux problème et l'on constate que c'est de la démagogie. Il n'y a qu'à voir l'argent qui est dépensé pour le tactilo et le tribolo. Certains y laissent leur paie et personne ne s'en émeut. Même si les conditions ne semblent pas favorables à un changement du point de vue politique, les cafetiers-restaurateurs valaisans seraient tout à fait disposés à s'unir aux autres cantons romands pour que les machines à sous d'adres-se soient autorisées. Pour certains de nos membres, l'exploitation de ces jeux serait même une bouffée d'oxygène bienvenue."

Antoine Gessler,Président de Gastro-Valais

"L'existence d'un nouveau jeu basé sur l'adresse et non plus sur le hasard devrait changer la donne dans notre canton puisque ce sont les machines à sous de hasard qui sont interdites. Mon comité et moi allons nous pencher sérieusement sur la question et voir comment nous pouvons prendre langue avec le Département de l'Economie publique de l'Etat de Neuchâtel. Notre canton n'ayant pas obtenu de concession pour le casino projeté à La Chaux-de-Fonds, il serait peut-être judicieux d'autoriser les machines à sous dans les cafés-restaurants. Cela permettrait à l'Etat de gagner de l'argent grâce aux taxes perçues et aux cafetiers-restaurateurs de s'assurer un revenu complémentaire qui ne serait pas négligeable."

Charles-Edmond Guinand, Président de Gastro-Neuchâtel

"La question des machines à sous d'adresse mérite d'être très sérieusement examinée et c'est ce que nous faisons. En ma qualité de député, je n'exclus pas d'intervenir au Grand Conseil mais je n'ai pas encore d'interpellation toute faite. Quand l'économie est à genoux, les cafetiers sont à plat ventre, a-t-on coutume de dire chez nous. Aujourd'hui, on ne va plus au café pour les mêmes motifs qu'autrefois. Les temps sont difficiles pour les cafetiers-restaurateurs. Quand on sait que les gens peuvent jouer depuis chez eux sur Internet, il y a lieu de se demander si l'on peut encore interdire les machines à sous dans les établissements. Par exemple, les cafetiers vaudois des régions limitrophes du canton de Fribourg sont victimes d'une sorte de tourisme des jeux. Ils ne jouent pas dans la même ligue que leurs voisins et il serait peut-être judicieux de mettre fin à cette inégalité. Toute solution qui pourrait leur apporter un revenu supplémentaire serait la bienvenue."

Frédéric Heanni, Président de Gastro-Vaud

"Le sujet des machines à sous dans notre canton est épineux surtout après les événements que nous avons connus ces dernières semaines. Il y a chez nous un protectionnisme qui profite au Casino du Jura. Notre société n'a pas pris officiellement position quant à l'introduction éventuelle de ces nouveaux jeux d'adresse dans les cafés-restaurants. Mais c'est un sujet qui mérite une vaste réflexion et si certains veulent se battre pour cette cause, nous devrons définir une ligne de conduite. Il est bien certain qu'un gain accessoire ne serait pas superflu pour maints établissements de notre canton qui est peut-être touché encore plus que d'autres par la crise économique."

Yves Rondez, Président de Gastro-Jura

"Dans le canton de Genève, les machines à sous dans les établissements publics ont été interdites à la suite de dérives. Cette interdiction a poussé les fabricants à revoir leur copie et cette copie me semble aujourd'hui suffisamment belle pour que la situation soit reconsidérée. Les moyens de vérification avec des compteurs plombés sont désormais fiables. Aujourd'hui, nous avons du concret pour que les autorités réexaminent la situation. S'il ne faut pas que les établissement publics se transforment en tripots, il est bien certain qu'il serait dans l'intérêt de nos membres de pouvoir exploiter ces nouveaux jeux d'adresse. Je pense notamment aux petits établissements qui ont parfois de la peine à équilibrer leurs comptes. Nous allons en tout cas voir ce que nous pouvons faire pour débloquer la situation sur le plan politique et pourquoi pas former un front commun avec nos collègues des autres cantons romands."

Laurent Terlinchamp, Président de Gastro-Genève

"L'arrivée sur le marché de Super Jump 500 est une chose positive. A partir d'avril 2005, les machines à sous de hasard ne pourront plus être exploitées dans les cafés-restaurants du canton de Fribourg et ce nouveau jeu d'adresse conforme à la législation arrive à point nommé pour prendre le relais. Les nouveaux établissements qui n'avaient jusqu'ici pas le droit d'exploiter des jeux vont désormais pourvoir le faire et c'est une inégalité de traitement qui va ainsi disparaître. Pour certains cafetiers-restaurateurs, ces jeux revêtent une grande importance. Ils fournissent en effet un revenu d'appoint souvent bienvenu."

Tobias Zbinden, Président de Gastro-Fribourg