_ No 11 - automne 2000 Print

C'est du chinois !

Cette expression bien connue des francophones résume bien notre désappointement devant les dessins, les idéogrammes et autres signes runiques. Pourtant Champollion était français et nous employons régulièrement la question "Je te fais un dessin ?".

Dans cette période de mutation économique qui n'en finit pas de se chercher, la France est certainement la nation qui a proposé le plus de solutions et de réponses au problème du chômage. Pas toujours avec bonheur d'ailleurs. De nombreuses idées étaient orientées vers et pour les jeunes et c'était certainement l'orientation la plus souhaitable. Toutefois, faute de moyens et de volonté politique, de nombreuses voies ont été expérimentées au rabais. Dommage. Par contre, les grandes déclarations ne sont pas toujours les meilleures et le coup des 35 heures va certainement être plus un handicap pour l'économie française qu'une source de nouveautés et de progrès.

Les petits inventeurs français, les chercheurs passionnés, les bricoleurs géniaux, les créateurs de jeux vidéo, les artistes et mêmes les grands sportifs, sont plus proches des 70 heures hebdomadaires que des 35. Pourquoi ? Dans le monde entier, c'est une constante. Les gens enthousiastes sont heureux et les enthousiastes ne comptent pas leur temps. C'est vrai, ils ne font pas toujours le bonheur de leurs proches. Mais, un artiste raté, un chimiste sans labo, un écrivain sans lecteur, un entrepreneur ruiné, font-ils le bonheur de leurs proches ?

L'Etat doit veiller à donner des conditions cadres qui favorisent l'épanouissement des êtres. Il ne doit pas imposer et surtout il ne peut pas se distinguer arbitrairement, en s'isolant du reste du monde. Il sera difficile de faire marche arrière et les autres nations ne vont pas suivre cette voie d'une manière téméraire. Confucius, disait : "Si tu fais ce qui te plaît, tu ne travailleras pas un seul jour de ta vie." C'est peut-être là, le vrai secret du bonheur. Riches ou pauvres, nous avons tous 24 heures. Nos actes nous appartiennent. Le produit de nos actions nous échappe. Vouloir capitaliser le temps en capitalisant la monnaie a ses limites physiques. Il m'est impossible d'être dans quatre résidences secondaires à la fois et de conduire plus d'une voiture en même temps. Où sont les philosophes et les penseurs qui vont échafauder de nouvelles théories afin de nous rendre moins cupides, moins stupides mais plus productifs, pour notre bonheur comme celui de nos proches

Nous vivons une période de rupture, de changement, de recherche. La nouvelle économie est peut-être une nouvelle révolution. Est-ce que enfin, nous allons atteindre ce qui nous a été promis il y a plus de 200 ans maintenant, avec la Déclaration universelle des droits de l'homme ? Avec l'Euro, est-ce que la monnaie française va garder la formule "Liberté Egalité Fraternité" ?
En "chinois", le mot crise se compose de deux idéogrammes l'un signifiant danger (wei) et l'autre opportunité et chance (ji). Il nous appartient de transformer, grâce à notre esprit inventif, la crise que nous ne finissons pas de traverser en une opportunité chanceuse.
Le signal de danger peut aussi être un signal de réveil. Notre attitude est plus importante que nos aptitudes.